Une question d’heures
Ambroise Perrin
A Dijon, en 1976, ils ont fait leurs premiers reportages télévisés ensemble. Les deux amis se sont un peu perdus de vue, et voilà qu’à l’aube de la retraite, l’un va mourir. Qui sait, lorsque la mort est proche ? Et de quoi se souvient-on quand c’est une question d’heures?
Ambroise Perrin affectionne les exercices de style, son récit décortique la banalité d’une ultime visite, et se jouer ainsi de la littérature est un magnifique hommage rendu à son ami Yvon, qui lui a la sublime élégance de jouer à ne pas montrer qu’il a peur de mourir.
(Extrait)
Et puis j’enchaîne, alors comment ça va, avec peut-être déjà cette inflexion dans la voix qui n’est ni tragique ni hypocrite, une simple modulation que j’aimerais être de connivence, mais qui retombe à plat comme les figues tombent de l’arbre dans la cour, devant la véranda, des figues en octobre, à Dijon, et des quantités, de quoi faire plein de tartes et ça sent bon, souvent la maladie a une odeur, aiguë, aigre, sucrée, avec un avant-goût de tragédie muette, là non, comme si le combat n’existait pas, comme si le simulacre de la confrontation des innocences était déjà obsolète, « comment ça va », Yvon répond : « Mal, ça va mal. »
8,00€
Caractéristiques
Poids | 130 g |
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Dimensions | 13 × 19 cm |
Nombre de pages | 37 pages |
Couverture | Dos collé carré avec rabats |
Langue disponible | Français |
Année de parution | 2010 |
ISBN | 9782953764413 |